Signaler le harcèlement: la loi du silence, la mauvaise foi manifeste de Mercedes-Benz France
Extrait du code d’intégrité Daimler:
Toute forme d’intimidation ou de harcèlement est bannie chez Daimler. Nous nous opposons fermement à tout agissement de ce type.
A plusieurs reprises, le salarié a signalé qu’il subissait des faits graves de harcèlement. Il l’a signalé à plusieurs personnes, de plusieurs manières. A chaque fois, il a obtenu soit une réponse évasive, soit une réponse agressive, soit une réponse le remettant en cause alors qu’il est la victime, soit pas de réponse du tout.
Le détail:
- Signalement oral à un responsable de la direction de filiale suite à l’épisode ou le salarié se fait agresser verbalement pendant qu’il est en train de déjeuner, la réponse est évasive, il cherche à calmer le salarié et le responsable pour éviter tout problème. Il ne prend pas du tout en considération la gravité des faits qui lui sont rapportés.
- Signalement oral à un autre responsable de la direction de filiale, après le départ du responsable auteur des faits et après le changement de l’équipe de direction: cette fois ci la réponse est agressive, et le salarié n’oubliera jamais les mots qui lui ont été dits:
Qu’est ce que vous voulez? C’est de l’argent que vous voulez? Vous n’aurez rien! Je parle français? Vous n’aurez rien!
Le salarié est atterré, à partir de cet instant précis il comprend qu’il n’a plus rien à faire dans cette entreprise. Après 2 ans de calvaire, une telle réponse est tout simplement abominable, inhumaine et atroce.
- Signalement par courrier recommandé au siège de Daimler à Stuttgart, aucune réponse.
- Signalement par courrier recommandé à la filiale MBVI Lille, dans un premier temps pas de réponse, puis une réponse remettant en cause le salarié lorsque celui ci fait valoir son droit de retrait, face à une entreprise qui est manifestement incapable de le protéger, et d’assumer ses responsabilités. Quelques extraits:
Vous nous avez informés pour la première fois par lettre du 28 mars 2017 que vous auriez fait l’objet d’agissements qui seraient selon vous constitutifs de harcèlement moral
C’est faux, le salarié les a informés bien avant mais la réponse qu’il a obtenu était si ignoble qu’il a du patienter encore avant de pouvoir s’éloigner de l’entreprise et la mettre enfin face à ses responsabilités, car on lui a bien fait comprendre qu’il ne faut surtout pas parler de cela, le harcèlement est passé sous silence et ceux qui parlent sont sanctionnés. Notez les mots utilisés: vous auriez fait l’objet, qui seraient selon vous, les faits décrits avec précision par le salarié sont directement remis en cause.
Vous ne nous avez jamais alerté d’actes ou d’agissements qui seraient constitutifs de harcèlement moral durant l’exercice de vos fonctions. Les collaborateurs que vous mettez en cause dans votre courrier ont quitté l’entreprise. Force est de constater que ce n’est que lorsque vous deviez reprendre vos fonctions suite à votre congé parental, que vous avez allégué avoir fait l’objet d’actes de harcèlement moral.
Là encore, on remet en cause le témoignage du salarié. Le fait que le responsable en question ai quitté l’entreprise ne change rien, l’entreprise est responsable et doit assumer. Les salariés témoins des faits n’ont pas tous quitté l’entreprise, mais encore faudrait il que les responsables actuels prennent la peine de recueillir leurs témoignages au lieu de rédiger une réponse abjecte de mauvaise foi.
Nous pouvons vous assurer que votre retour au sein de l’établissement de Jenlain se fera dans des conditions sereines.
Comment pourrait il être envisageable pour un salarié ayant été harcelé pendant 2 ans de continuer à travailler sereinement, à plus forte raison dans la même entreprise et le même établissement? Ces réponses sont cyniques à en vomir.
- Signalement par courrier recommandé à Mercedes-Benz France, le ton de la réponse est assez proche, quelques extraits:
C’est avec beaucoup d’attention que nous avons pris connaissance de votre courrier daté du 28 mars 2017, par lequel vous dénoncez des faits de harcèlement moral dont vous auriez été victime… Il s’avère que le direction de MB VI Lille est dans l’impossibilité de mener une quelconque enquête car les collaborateurs, et notamment les managers mis en cause, ont tous quitté l’entreprise… Nous pouvons vous assurer que votre retour au sein de l’établissement de Jenlain se fera dans des conditions sereines…
On est exactement dans la même posture de mauvaise foi manifeste qui consiste à dire que l’entreprise ne peut faire aucune enquête alors que de nombreux témoins font encore partie du personnel et qu’il suffirait de prendre quelques minutes pour échanger avec eux afin de recueillir leurs avis et leurs versions des faits.
Face au silence, à l’agressivité et à la mauvaise foi, le salarié a décidé de dénoncer publiquement les faits dont il a été victime.
OUI ce salarié a bel et bien été harcelé par un responsable indélicat sur le site de Mercedes-Benz Jenlain, alors filiale de Mercedes-Benz France.
Tous les faits que nous décrivons sur ce site, et bien d’autres encore qui ne figurent pas ici, sont constitutifs de harcèlement moral. Leur caractère répété et la volonté évidente de nuire au salarié ne laissent pas l’ombre d’un doute ni la place à une quelconque forme de contestation à ce sujet. La mauvaise foi de l’entreprise est d’autant plus évidente que de nombreux témoins de tous ces faits de harcèlement travaillent encore sur le site, or l’entreprise n’a même pas pris la peine de les interroger.
Pire encore, malgré la gravité des faits dénoncés par le salarié, malgré les nombreux courriers décrivant avec force détails la mécanique du harcèlement mise en place par le responsable et subie par le salarié, à aucun moment aucun de ses interlocuteurs ne s’est inquiété de savoir si le salarié allait bien. Jamais personne ne s’est inquiété des conséquences sur la santé, la famille ou la vie du salarié.
Parce qu’on ne traite pas un salarié qui signale avoir vécu 2 ans de harcèlement comme une machine, parce que le cynisme de Mercedes-Benz France trahit un ignoble manque d’humanité, aujourd’hui je m’engage aux côtés du salarié et je signe la pétition: